Dans cette communication nous allons soumettre à l’étude et l’analyse typologique les monuments archéologiques des IXe-XIIe siècles dans l’espace est-carpatique afin de déceler les rapports entre l’établissement humain en guise de la société des vivants et la nécropole en guise de la communion des morts. On fera une analyse séparée des établissements des habitants romains par rapport à leurs nécropoles, tout en mettant en évidence la typologie des habitations des vivants en même temps que les catégories et les formes de monuments funéraires, ainsi que la manière de traiter et disposer les défunts dans les nécropoles planes. D’un autre côté, nous allons soumettre à l’analyse les découvertes attribuées aux nomades (restes isolés d’habitations en forme circulaire, tombes d’inhumation dans des tumuli), en vue d’émettre l’hypothèse du procesus de sédentarisation et assimilation graduelle des groupes de migrateurs dans le milieu roumain est-carpatique.
On constate que, dans une première période, en même temps que la pénétration dans la région des communautés de migrateurs nomades, à côté des établissements de la population sédentaire indigène romaine et les nécropoles planes affiliées à celles-ci qui inhumaient leurs morts e observant les préceptes chrétiens, on a découvert, isolées, des habitations circulaires, avec des chaudrons de bronze comme mobilier, qui représente la population nomade et aussi les tombes dans des tumuli plus anciens, avec un mobilier spécifique aux migrateurs.
Dans une période ultérieure on a découvert des habitations des nomades à la périphérie des établissements sédentaires des indigènes, tout comme, près des nécropoles de ceux-ci, dans des groupes disparates, on a trouvé des tombes, autrement orientées que celles chrétiennes et parfois, avec un mobilier légèrement différent. On pourrait croire que ces phénomènes reflètent le processus de sédentarisation, d’assimilation graduelle et d’intégration des groupes de nomades dans le milieu rural roumain. L’étude continuera avec la persistance jusqu’à la fin de la seconde moitié du Ier millénaire apr. J.-C. et même le IIe millénaire, du rite de la crémation dans le rituel d’enterrement des ancêtres des Roumains dans le territoire est-carpatique aussi bien que les causes du maintien des éléments anciens du rituel, perpétués tout en leur conférant d’autres significations.
La documentation archéologique dont nous disposons, en quelque sorte inégale pour les différentes zones du territoire soumis à l’analyse, et inégalement présentée, pour différentes raisons, s’articule organiquement tout en s’inscrivant dans l’évolution générale du rite et rituel funéraire dans des régions beaucoup plus vastes au sud-est, centre et même ouest de l’Europe.