STUDII DE ISTORIE VECHE ŞI ARHEOLOGIE
BIBLIOTHECA ARCHAEOLOGICA
ET HISTORICA CORVINENSIS – IV MUZEUL „CASTELUL CORVINILOR”
ISBN 973-7951-59-X, Editura Nereamia Napocae – Cristian Matos, Hunedoara 2004 Volum îngrijit de: Cristian
C. Roman, Dragoş Diaconescu,
Nicolae Cerişer
Prelucrare
Web: Cosmin Suciu; Powered
by: Institutul pentru Cercetarea Patrimoniului Cultural
Transilvanean în Context European
(IPTCE)
ADRIAN
GEORGESCU* Récemment, la collection
préhistorique du Musée National Brukenthal s’est enrichie d’une épée de
bronze de la fin de l’Âge du Bronze. L’épée a été découverte isolée dans une
carrière de gravier sur la rivière Olt, près de la ville de Tălmaciu
(Département de Sibiu). Les circonstances de la découverte sont inconnues. Le
propriétaire, Mihai Kindriş, qui a vendu l’épée au musée en août 2002,
nous a raconté que l’épée a été trouvée par son père-décédé entre temps-il y
a plus de dix ans à l’endroit mentionné sans pouvoir offrir d’autres
informations, ce qui limite aussi notre analyse de l’objet. Avant d’aborder le sujet de l’article-à savoir
la présentation de cette nouvelle pièce-il est nécessaire de souligner que le
mot épée-du latin spatha-définit, même pour les périodes
anciennes, une arme “pour frapper et percer… avec une lame droite aiguisée
des deux côtés”1. Il faut la différencier du sabre-all. Schwert-,
terme souvent utilisé de manière incorrecte par certains auteurs2,
qui est perçue comme une arme individuelle de combat “corps à corps… pour
frapper et percer, avec une lame recourbée aiguisée sur le côté extérieur de
la courbure… avec la poignée courbée ou inclinée en sens inverse de la
courbure de la lame”3. Dans le cas de l’épée, la forme apparaît en même
temps que l’utilisation de métaux qui permettent la réalisation d’une arme
avec une lame longue et svelte et, en même temps, légère et suffisamment
résistante pour frapper ou percer. Dans ce contexte, le bronze a été le
premier métal (alliage) qui a permis, d’un point de vue technique, la
fabrication de telles pièces4. L’apparition de ce nouveau type d’arme pendant le Bronze Moyen
(les trois plus anciens types d’épée documentés sur le territoire roumain
sont la rapière de type mycénien5, l’épée de type Boiu –
Császártöltes6 et celle de type Hajdu Samson – Apa7)
n’a été qu’une évolution du poignard de bronze. Contrairement à d’autres
pièces qui avaient une double fonction (arme - outil), l’épée a été conçue
exclusivement pour la guerre et, en même temps, elle a imposé un nouveau
système de lutte8. Il est intéressant de noter que l’épée a été
l’arme la plus importante de l’époque, même plus que la hache de guerre, sans
être toutefois la plus répandue. D’un point de vue morphologique, toutes les
épées étaient de 50-100 cm, avec une poignée coulée ou attachée et une lame
droite aiguisée sur les deux côtés, pourvues de fossés ou de nervures
médianes. Le plus souvent, elles ont été trouvées dans des
dépôts de bronzes. Il faut noter que la majorité se présentent sous forme
fragmentaire, surtout dans les grands dépôts, fait qui est dû soit à l’usure
soit à la fragmentation intentionnelle, dans le contexte où le bronze et un
matériau cher et sous cette forme manufacturée, il pouvait être utilisé pour
les échanges commerciaux et donc thésaurisé. Toutefois, ce genre d’armes
apparaît aussi isolé, dans des tombes, et, le plus souvent,
les pièces sont entières, ce qui leur donne un caractère exceptionnel pour
l’époque. Pendant toute la durée de l’Âge du
Bronze, plusieurs types d’épées ont été créés, certains qui ont continué à
évoluer et d’autres qui ont disparu, considérés mal adaptés. Selon leur
manière d’utilisation, les épées peuvent être différenciées en trois
catégories: pour percer, pour couper
et mixte. Les premières qui sont
apparues sont celles qui ont été utilisées pour percer mais elles ont disparu
vers la fin de la période quand seulement les deux dernières catégories (qui
incluent l’épée de Tălmaciu) pouvaient être trouvées, bien mieux
adaptées au système de lutte de l’époque. La principale caractéristique de
cette période historique dans laquelle est apparue cette arme a été
l’utilisation à grande échelle d’une nouvelle matière (le bronze), utilisée
pour la manufacture des outils, des armes et des bijoux. Le développement de
l’art militaire et donc une constante augmentation du nombre d’armes ce qui a
créé une considérable augmentation de l’activité économique. Cette
affirmation est renforcée par la structure et la consistance des grands
dépôts - fonderie qui ont été datés du Bronze Tardif, quand le nombre de
pièces de ce métal a explosé, ce qui souligne aussi l’apparition du phénomène
de l’accumulation de richesse et l’intensification du commerce sur des
grandes aires géographiques9. L’accumulation
de richesses a conduit à des guerres intertribales et même a des conflits à
l’intérieur d’une même tribu, ce qui peut expliquer de manière plausible la
multiplication des dépôts enterrés. Ceci est aussi démontré par la présence
de plus en plus spécialisé d’un équipement de lutte. À côté des lances, des
haches de guerre, utilises par l’ensemble des guerriers, et des épées, qui
sont l’apanage des chefs militaires, sont apparues les premières pièces d’un
équipement défensif, le casque. D’un point de vue chronologique et
culturel, la majorité des épées de bronze ont été découverte dans les régions
occupées par les cultures Wietenberg et Otomani, datées du Bronze moyen, plus
précisément entre 1700-1350/1300 av. J.C.10. Les rares exemplaires
découverts à l’extérieur de l’arc des Carpates représentent des simples
pénétrations par les défilés des montagnes11, théorie qui peut
bien expliquer la découverte de Tălmaciu, ville située à proximité de la
passe de Turnu-Roşu, une des principales voies de pénétration à
l’intérieur de l’arc carpatin venant du sud. Dans ce contexte, on peut
affirmer avec un certain degré de certitude, même en l’absence d’un contexte
stratigraphique que l’épée dont il est question ici appartient à l’aire
culturelle Wietenberg. L’épée a été manufacturée suivant
la méthode de la «cire perdue». Le bronze de l’épée semble avoir un contenu
élevé d’étain, ce qui est souligné par la caractéristique chromatique de ce
matériau, à savoir la nuance jaune clair spécifique – aucune analyse n’a été
effectuée sur l’objet. Lors de sa découverte, l’épée était recouverte d’une
fine pellicule de carbonate de calcium qui lui donnait une couleur vert clair
d’un éclat mat. La longueur totale de l’épée est
de 85,4 cm. La lame est mince, droite, bien aiguisée des deux côtés et
légèrement épaissie vers le centre, ce qui fait que la section paraît
rhombique. Sa longueur est de 73 cm. L’état de conservation est bon. Une de
lames est un peu édentée par une série de coupures appliquées
perpendiculairement à la longueur de l’arme dues probablement à des tests
portés sur le métal. Sur les deux faces, la lame est décorée de quatre
rangées d’incisions fines, espacées de 0,3 cm l’une de l’autre et parallèles
entre elles. Les incisions sont disposées de part et d’autre de la lame,
allant de la poignée à la pointe de l’épée-légèrement courbée -, s’unissant
formant un « V » vers la pointe. Cette décoration fait que la zone
du milieu de la lame parait accentuée par un nervure médiane avec une largeur
de 0,7 cm. Sa partie inférieure est courbée/déformée – probablement à cause
de l’usage – ce qui permet de supposer qu’elle avait une utilisation mixte
(frapper/couper – percer). A partir de la plaque de la poignée, sur laquelle
on peut observer quatre trous pour des rivets, la lame commence à 3,5 cm de
largeur à la base et atteint 4 cm à
une distance de 9 cm de la poignée. La lame continue à cette largeur jusqu’à
28 cm de la pointe quand elle commence à devenir progressivement plus étroite
pour se terminer en une pointe très aiguë. La plaque de la poignée a une longueur de 5,8 cm et une largeur de 4 cm (calculées au niveau de l’épaule) et les épaules proéminentes. La langue de la poignée et de 6,6 cm de long et 2 cm de large, sauf vers son milieu où elle est légèrement bombée et sa largeur est de 2,5 cm, et elle est prévue avec quatre trou de rivet bien conservés, deux de chaque côte. Autant la
plaque que la langue de la poignée, relativement minces, sont épaissies sur
les côtés par un « cadre »
qui servait à augmenter la résistance de la poignée. Cette mesure empirique
est soulignée par l’observation que les épées se cassaient souvent au niveau
de la poignée ou de la plaque ce qui justifie le renforcement structural à ce
niveau. La présence ou l’absence de ce “cadre” constitue aussi un élément de
classification typologique: la poignée renforcée à une forme « en sablier » en section. Dû au fait que
l’Âge du Bronze présente une série relativement étendue de types et de
variantes typologique d’épées, il semble nécessaire de souligner que la
caractérisation de l’arme dépend de divers facteurs : la forme et la structure de la lame (avec
ou sans nervure médiane), la forme de
la poignée (avec ou sans langue, avec ou sans « cadre », avec
les épaules de la plaque proéminentes ou arrondies), la présence d’un décor et son application, le nombre et la
disposition des rivets, etc. Prenant en compte ces éléments il est
possible de conclure que l’épée de Tălmaciu peut être encadrée dans la
catégorie des épées communes avec la
poignée avec langue, qui sont apparues durant le Bronze Tardif (D) et
perdurent jusqu’au première phases du Hallstatt (A1)12. Ce genre
d’épée a été le type le plus répandu en Europe et, par conséquent, en Roumanie aussi13. La pièce
découverte à Tălmaciu a des analogies aussi bien dans des dépôts
(Beltiug, Cehăluţ I, Dipşa, Domăneşti I,
Galoşpetreu, Guşteriţa, Stâna, Târguşor, etc.14)
que dans une série d’autres découvertes isolées (Alba Iulia, Baia Mare,
Cheşereu, Valea lui Mihai, etc.15) Les épées communes avec une
poignée avec langue (connues aussi comme de type Neunzingen ou Sprockhoff
II/a16) sont
spécifiques à la zone de l’Europe Centrale17 et, d’un point de vue
typologique, elles présentent une grande diversité de variantes18.
La présence sur le territoire de la Roumanie d’un nombre relatif grand de
telles armes peut suggérer que ces pièces n’ont pas été toutes des imports mais qu’un grand nombre de ces épées ont
été manufacturées sur un plan local. De plus, la présence de grands
dépôts-fonderie découverts dans le pays et datés de cette période confirme la
fabrication locale de quantités impressionnantes de bronze. Notes : 1 Pinter 1999, p. 26. 2 Petrescu-Dâmboviţa 1977. 3 Ibidem, p. 26. 4 Pinter 1999, p. 62. 5 Horedt 1961. 6 Nestor 1937, p. 27. 7 Alexandrescu 1956, p. 238. 8 Ibidem, p. 237. 9 Ibidem, p. 239. 10 XXX 1994, p. 212. 11 Alexandrescu 1956, p. 238. 12 Andriţoiu 1992, p. 82. 13 Alexandrescu 1966, p. 135. 14 Bader 1978, p.
94. 15 Alexandrescu
1966, p. 134; Bader 1978, p. 94. 16 Bader 1978, p.
94. 17 Nestor 1937, p.
45-51. 18 Alexandrescu 1966, p. 135. Lista abrevierilor bibliografice Apulum Apulum.
Acta Musei Apulensis, Alba Iulia BT Bibliotheca Thracologica, Bucureşti DaciaNS Dacia.
Revue d’archéologie et d’histoire ancienne,
Nouvelle Série, Bucureşti Sargetia Sargetia.
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Bronzeschwerter aus Rumänien, în DaciaNS, X (1966),117-186. Andriţoiu 1992 Ioan Andriţoiu, Civilizaţia
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(1992). Bader 1978 Tiberiu Bader, Epoca bronzului în
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Bucureşti (1978). Horedt 1961 Kurt Horedt, Săbiile de tip
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Contribuţie la
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Centrală, în Sargetia I (1937). Petrescu-Dâmboviţa1977 Mircea Petrescu-Dâmboviţa, Depozitele de bronzuri din România.
Bucureşti (1977). Pinter 1999 Karl Zeno Pinter, Spada şi sabia
medievală în Transilvania
şi Banat. Reşiţa (1999). XXX 1994 Enciclopedia arheologiei şi
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